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La Nouvelle Vague
21 janvier 2012

3) La Nouvelle Vague inspirée par le cinéma

3) La Nouvelle Vague inspirée par le cinéma américain et inspirant les cinéastes d’ailleurs

3) The New Wave, inspirated by the american cinema and inspiring the foreign filmmakers


a) Les cinéastes de la Nouvelle Vague, influencés par le cinéma d'ailleurs

a) The New Wave's filmmakers, influenced by the foreign cinema


La doctrine critique des Cahiers du Cinéma est également fondée sur l'idée de filiation et d'héritage dans l'histoire des formes esthétiques. L'admiration pour le cinéma américain est une ancienne tradition de la critique française, mais l'école des Cahiers va lui redonner un dynamisme remarquable qui privilégie les "grands auteurs" à messages sérieux tels que S.M. Eisenstein, Vittorio de Sica ou Carl Dreyer. Elle s'appuie d'ailleurs sur le culte du film de Série B, c'est à dire du film à budget moyen, sans grande star, que les studios hollywoodiens produisent en grand nombre pendant cette période.

Jean-Pierre Melville n'a pas été critique de films, mais sa passion érudite pour le film policier américain est à l'époque déjà légendaire et il exerce une réelle influence dès le début des années cinquante dans ce processus de découverte des "petits maîtres de la série B" par les jeunes critiques Truffaut et Godard. Ce culte est particulièrement repérable dans Bob le flambeur, que Melville réalise avec de modestes moyens en 1955. Ce qui frappe, dans ce début de film, c'est la forte influence du modèle américain, perceptible par la présence des marins qui courtisent les filles, l'éclairage typique du film noir des années cinquante, les gestes de Bob avec son imperméable et son chapeau.

Quelques années plus tard, Godard explicite les références américaines à travers À bout de souffle, en montrant le portrait d'Humphrey Bogart, en filmant les locaux du New York Herald Tribune, en citant des extraits de films lorsque ses protagonistes se rendent au cinéma.

Avec Tirez sur le pianiste, François Truffaut se prête également au jeu et s'inscrit dans la tradition lorsqu'il adapte de manière très personnelle le roman noir de l'américain David Goodis. De plus, il se passione pour l'oeuvre d'Orson Welles.

De plus, c'est en suivant l'exemple du néo-réalisme italien (notamment l'oeuvre de Rossellini) que les cinéastes français abandonnent les décors de studios, et décide de descendre dans la rue pour y placer les caméras.  

Rosselini, parrain cinématographique de François Truffaut.

François Truffaut, admirateur d'Alfred Hitchcock.

Francois Truffaut, learning from Hitchcock.

François Truffaut, influencé par le cinéma américain.


 b) Le cinéma étranger, influencé par la Nouvelle Vague française

b) The foreign cinema, influenced by the french New Wave


La découverte de films français provoque de fortes réactions dans les écoles cinématographiques d'Etats des pays de l'est. La Pologne a précédé le mouvement, qui sera bien vite imité par les jeunes cinéastes tchécoslovaques et hongrois. En Pologne même, un jeune poète comme Jerzy Skolimowski réalise lui-même en 1964 Signe particulier néant dont il est scénariste, décorateur, monteur et interprète principal. Le film, écrit comme un essai aurait été impensable sans l'apport antérieur de Godard au bouleversement des formes filmiques. En Tchécoslovaquie, ce sont les oeuvres des élèves de la Famu, pleine de spontanéité et de jeunesse qui déferlent sur les écrans. Ils ont eux-mêmes vu et revu les Quatre Cent Coups et À bout de souffle. 

L'influence de la Nouvelle Vague se manifeste également dans le cinéma motefavet (iranien).

Un nouveau cinéma allemand dont l'acte fondateur est le Manifeste d'Oberhausen (dont le but est de rompre avec le "cinéma de papa"), naît dans les années 1960 sous l'influence de la Nouvelle Vague française. Il défent le cinéma d'auteur et le cinéma engagé. En revanche, le mouvement connaît rarement un succès commercial.

L'Italie est un cas à part. Le pays a connu sa "révolution" cinématographique dès la fin du fascisme. Dans un certain sens, le cinéma moderne italien n'a pas attendu les leçons de la Nouvelle Vague française pour donner des oeuvres majeures au cinéma européen comme la trilogie d'Antonioni. Malgré tout, quelques répercutions de l'esthétique française sont observables dans les premiers films de jeunes cinéastes tels que Bellochio ou Pier Paolo Pasolini (ce dernier obtiendra d'ailleurs une collaboration avec Jean-Luc Godard). Bertolucci, qui privilégie le tournage en extérieur et les éclairages naturels apprend avec la Nouvelle Vague française le sens du romanesque. 

De l'autre côté de l'hémisphère, c'est la cinématographie brésilienne qui se lance dans le "Cinema novo" à partir de la découverte de la Nouvelle Vague et tout particulièrement de Godard. Comme partout dans le monde, une génération issue des ciné-clubs et des mouvements étudiants s'empare des caméras pour produire des oeuvres marquées par une certaine forme de décolonisation culturelle.

Le cinéma québécois, lui aussi s'inspire du mouvement français. Emporte moi de Villeneuve va même jusqu'à la citation directe de Vivre sa vie, film de Jean-Luc Godard.

En 1960-1970, le cinéma moderne transcende les frontières nationales et les interactions esthétiques sont constantes entre des créateurs comme Godard, Pasolini, Rocha ou Bergman, Buñuel et Fellini, qui réalisent alors leurs films les plus libres, dégagés de toute contrainte narrative trop marquée. C'est une conséquence directe de la réception internationale des films français de la Nouvelle Vague à partir de 1960.

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Commentaires
O
'Emporte moi' est le film de Léa Pool et non pas Villeneuve.
La Nouvelle Vague
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